Jeux d’argent en ligne : le marché illégal dépasse désormais le secteur régulé en France

Le constat est sans appel : le jeu illégal en ligne progresse à une vitesse alarmante en France, au point de surpasser aujourd’hui le marché régulé. Selon une étude du cabinet PwC commandée par l’Association française des jeux en ligne (Afjel), plus de 5,4 millions de Français jouent désormais sur des sites non autorisés, contre 3,5 millions sur les plateformes légales agréées par l’Autorité nationale des jeux (ANJ). Une situation qui relance avec force le débat sur la légalisation des casinos en ligne, toujours interdits dans l’Hexagone.


📈 Marché illégal des jeux : une hausse de 35 % en deux ans

L’étude révèle une augmentation de 35 % du nombre de joueurs fréquentant les sites illégaux depuis 2023. Ces plateformes, souvent hébergées à l’étranger et non soumises aux contrôles français, proposent des jeux de casino en ligne, paris sur le e-sport ou poker non autorisé, échappant totalement au cadre légal.

En comparaison, le marché légal, pourtant soutenu par l’ANJ et des opérateurs agréés tels que Betclic, Winamax ou PMU, ne regroupe « que » 3,5 millions de joueurs actifs. En d’autres termes, le jeu illégal est devenu majoritaire en France — un basculement historique dans le secteur des jeux d’argent.


🎰 Pourquoi les joueurs se tournent-ils vers l’offre illégale ?

L’étude pointe plusieurs facteurs clés expliquant cette explosion :

Bonus hors normes, publicité massive sur les réseaux sociaux, recours à des influenceurs, sponsoring d’équipes sportives, manipulation des moteurs de recherche

Les plateformes illégales utilisent des stratégies marketing agressives et séduisantes pour attirer les joueurs. Le cas du partenariat entre le PSG et le site 1xBet, un opérateur russo-chypriote interdit en France, illustre cette dérive. Malgré son interdiction, la marque continue de bénéficier d’une forte visibilité médiatique.

Autre phénomène inquiétant : l’usurpation de logos et identités visuelles de casinos légaux comme Partouche ou Barrière. Ces pratiques trompent les internautes, dont plus de 80 % ignorent qu’ils jouent sur des sites illicites, selon l’Afjel.


🚨 Un risque accru pour les joueurs et pour l’État

Le jeu illégal ne représente pas seulement un danger pour la régulation, mais aussi pour les joueurs eux-mêmes. D’après PwC, deux joueurs sur trois sur les sites illégaux présentent des signes de jeu excessif ou pathologique, faute de dispositifs de prévention et d’encadrement.

Les risques ne se limitent pas à l’addiction :

  • Aucune garantie de retrait des gains ;
  • Absence de protection des données personnelles ;
  • Menaces de cybersécurité (phishing, arnaques, piratage) ;
  • Aucune obligation de vérification d’âge ou d’identité.

Sur le plan économique, les pertes sont considérables. Le manque à gagner pour l’État est estimé à 1,2 milliard d’euros par an, en raison de l’absence d’imposition sur ces activités clandestines. Le produit brut des jeux illégaux atteint désormais 2 milliards d’euros, soit une hausse de 25 % par rapport à 2023.


⚖️ L’Afjel plaide pour une légalisation encadrée des casinos en ligne

Face à cette expansion incontrôlée, l’Afjel appelle à un changement radical : légaliser le casino en ligne pour mieux le contrôler.
Son président, Nicolas Béraud (également PDG de Betclic), estime qu’il est temps de « mettre fin à cette anomalie française ».

“Il ne s’agit pas de créer une nouvelle activité, elle existe déjà, mais de la réguler enfin”, insiste-t-il.

Selon l’association, la légalisation permettrait :

  • de protéger les joueurs grâce à des outils d’auto-exclusion et de modération ;
  • de limiter les dérives marketing des sites étrangers ;
  • de sécuriser les transactions et rapatrier les recettes fiscales perdues ;
  • de renforcer la transparence et la lutte contre le blanchiment.

🧭 Une France en décalage avec ses voisins européens

La France fait figure d’exception en Europe : les casinos en ligne y sont toujours interdits, contrairement à des pays comme l’Espagne, le Royaume-Uni, la Belgique ou Malte, où le secteur est réglementé depuis des années.
Cette rigidité, selon les experts, pousse les joueurs français vers l’illégalité.

Tant que le législateur refusera d’ouvrir le marché, le jeu clandestin continuera de prospérer, alimenté par la demande croissante de divertissement numérique et la promesse de gains faciles.


🧩 Une question de contrôle, pas de morale

Derrière les chiffres, le message est clair : l’interdiction ne protège plus, elle expose.
L’Afjel comme plusieurs acteurs du secteur plaident pour une approche pragmatique : plutôt que de laisser les joueurs livrés à eux-mêmes sur des plateformes étrangères, il serait plus efficace d’encadrer et fiscaliser une activité déjà massive.

Avec 5,4 millions de Français engagés dans le jeu illégal, l’enjeu dépasse le simple divertissement. C’est désormais une question de santé publique, de sécurité numérique et de justice fiscale.


📊 En résumé

  • 5,4 millions de Français jouent sur des sites illégaux (contre 3,5 millions sur les sites légaux).
  • Hausse de 35 % en deux ans.
  • 1,2 milliard d’euros de pertes fiscales annuelles.
  • 2 joueurs sur 3 présentent un comportement à risque.

L’Afjel demande la légalisation du casino en ligne pour encadrer un phénomène devenu incontrôlable.

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