Le 16 novembre, le monde du poker a franchi une étape historique. L’International Mind Sports Association (IMSA), a en effet officiellement ajouté le poker à la liste des sports cérébraux (mind sport) reconnus par l’organisation. Cette décision place désormais le poker aux côtés de disciplines telles que les échecs, le bridge, le mahjong et le jeu de Go. Ces activités exigent toutes un haut niveau de compétence, de stratégie et de concentration.
Une reconnaissance du poker portée par une campagne mondiale
L’International Mind Sports Association (IMSA) a officiellement reconnu le poker comme un sport cérébral, le plaçant aux côtés de disciplines établies comme les échecs ou le bridge. Cette décision était très attendue et sonne comme une reconnaissance de cette discipline où la stratégie et les capacités à réfléchir sur chaque coup sont essentielles.
Créée en 2005, l’IMSA est une organisation mondiale qui promeut la compétition intellectuelle et reconnaît les disciplines qui mettent l’accent sur la stratégie, les compétences mentales et la prise de décision.
Cette reconnaissance n’aurait pas été possible sans les efforts constants de la World Poker Federation (WPF). Cette organisation regroupe 49 fédérations nationales de poker réparties sur cinq continents. Selon Igor Trafane, président de la WPF, cette étape marque le début d’une nouvelle ère pour le poker.
« Nous avons accompli quelque chose d’inédit et de décisif. Notre mission est maintenant de bâtir les bases que possèdent déjà les grands sports : des règlements standardisés, des parcours professionnels, des protections pour les joueurs et des compétitions internationales. »
La WPF s’appuie sur un principe fondateur : l’union des forces pour protéger et promouvoir ce jeu apprécié dans le monde entier. En décembre 2022, la WPF avait déjà soumis une première demande à l’IMSA pour obtenir cette reconnaissance, ce qui a finalement abouti presque un an plus tard, lors d’un vote organisé à São Paulo, au Brésil, pendant le prestigieux festival BSOP Millions.
Une avancée pour le développement et la régulation du poker
Avec cette reconnaissance de l’IMSA, la WPF espère intensifier ses efforts pour promouvoir le développement et la régulation du poker à l’échelle mondiale. Cela passe par des collaborations avec les gouvernements, les opérateurs, les fédérations nationales et les organismes de régulation dans plusieurs pays.
Un exemple frappant des impacts positifs de ces démarches est visible en Colombie. Avant l’intervention de la WPF, le poker y était strictement limité aux casinos, avec une taxation de 50 % sur les revenus, ce qui freinait considérablement le développement de ce jeu.
La Fédération colombienne de poker, avec le soutien de la WPF, a réussi à convaincre le ministre des Sports de reconsidérer la situation. Grâce à des arguments mettant en avant le potentiel du poker en termes de création d’emplois, de paiements de taxes, de tourisme et de divertissement, le gouvernement colombien a récemment reconnu le poker comme un sport, ouvrant ainsi la voie à des programmes d’incitation et d’investissement.
Une légitimité mondiale en ligne de mire
La décision de l’IMSA ne marque que le début d’une ambition plus vaste. La WPF entend utiliser ce nouvel élan pour mener des initiatives similaires dans d’autres pays, légitimant le poker aux yeux des institutions et du grand public. En tant que sport cérébral, le poker bénéficie désormais d’une base solide pour attirer davantage de participants, développer ses structures professionnelles et renforcer ses mécanismes de protection des joueurs.
Cette reconnaissance renforce également l’idée que le poker, loin d’être un simple jeu de hasard. C’ est une activité qui exige des compétences analytiques, une gestion stratégique et une résilience mentale – des qualités partagées par tous les grands sports cérébraux. Avec cet alignement sur des disciplines respectées comme les échecs ou le bridge, le poker entre dans une nouvelle dimension, où son potentiel compétitif et culturel peut enfin être pleinement exploité.
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